Ingrid Betancourt est l'otage des
FARC depuis bientôt six ans. Candidate à l’élection présidentielle colombienne,
Ingrid Betancourt est séquestrée en février 2002 au cours d’un voyage de campagne dans le Caguán, zone de prédilection des Farc, pour qui elle représente une monnaie d’échange politique.
Elle a envoyé une lettre privée à sa famille, qui a été publiée dans des journaux et dont vous pouvez trouver
des extraits dans lesquels elle redit toute sa foi :
"
je t’écris, mon âme tendue sur ce papier..."
"Chaque chose est un miracle, même t’entendre chaque matin, car la radio que j’ai est très vieille et abîmée."
"J’ai une tablette où je mets mes affaires, c’est-à-dire mon sac à dos avec mes vêtements et la Bible qui est mon unique luxe."
"Il est important que je dédie ces lignes à tous ceux qui sont mon oxygène, ma vie. A ceux qui me maintiennent la tête hors de l’eau, qui ne me laissent pas couler dans l’oubli, le néant et le désespoir. Ce sont toi, mes enfants, Astrid et mes petits enfants, Fab [Fabrice Delloye], Tata Nancy et Juanqui [Juan Carlos, son mari]. Chaque jour, je suis en communication avec Dieu, Jésus et la Vierge (...). Ici, tout a deux visages, la joie vient puis la douleur. La joie est triste. L’amour apaise et ouvre de nouvelles blessures... c’est vivre et mourir à nouveau."
"Mais ce qui a soulagé mon tourment, cela a été de penser qu’il est parti confiant en Dieu et que là-bas, je le retrouverai pour le prendre dans mes bras. Je suis certaine de cela."
"Et si je devais mourir aujourd’hui, je partirais satisfaite de la vie, en remerciant Dieu pour mes enfants."
"La vie est devant eux, qu’ils cherchent à arriver le plus haut possible. Etudier c'est grandir : non seulement par ce qu’on apprend intellectuellement, mais aussi par l’expérience humaine, les proches qui alimentent émotionnellement pour avoir chaque jour un plus grand contrôle de soi, et spirituellement pour modeler un plus grand caractère de service d’autrui, où l’ego se réduit à sa plus minime expression et où on grandit en humilité et force morale. L’un va avec l’autre. C’est cela vivre, grandir pour servir (…)."
"je t’ai toujours aimé comme le fils que tu es et que Dieu m’a donné. Le reste n'est que des formalités."
En parlant de Lincoln et des Etats-Unis : "il reste imprimé sur le collectif de cette nation, la priorité de la vie de l’être humain sur quelque autre type d’intérêt."
Et à propos de son pays : "Quand nous serons inconditionnels face à la défense de la vie et de la liberté des nôtres, c’est-à-dire, quand nous serons moins individualistes et plus solidaires, moins indifférents et plus engagés, moins intolérants et plus compatissants. Alors, ce jour-là, nous serons la grande nation que nous voulons tous être. Cette grandeur est là endormie dans les cœurs."
"J’ai demandé à Dieu qu’il me fasse don de la même force que celle avec laquelle la France a su supporter l’adversité, pour me sentir plus digne d’être comptée parmi ses enfants."
"Durant plusieurs années, j’ai pensé que tant que j’étais vivante, tant que je continuerai à respirer, je dois continuer à héberger l’espoir. Je n’ai plus les mêmes forces, cela m’est très difficile de continuer à croire..."" qu'elle va être libérée !
"Bon, Mamita, que Dieu nous vienne en aide, nous guide, nous donne la patience et nous recouvre. Pour toujours et à jamais.» ..."
Addentum : Europe 1, RFI et TV5Monde unissent leurs forces pour une journée spéciale le mercredi 19 décembre 2007: « les Français soutiennent Ingrid Betancourt »
Lors de cette journée, les trois rédactions s’associent et mettent en commun leurs émissions, invités et journalistes, pour une diffusion nationale et internationale…