dimanche, mars 26, 2006

4ème dimanche de Carême (année B)


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 10,11-18)

Jésus disait aux Juifs: "Je suis le bon pasteur (le vrai berger). Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis."

Homélie

Le Pasteur de la terre entière

Homélie de
Saint Pierre Chrysologue (+450)

Sermon sur le père et les deux fils, et sur le psaume 99, 6, 1-4, CCL 24, 44-47

Dans la lecture de ce jour, le Christ a proclamé: Je suis le Bon Pasteur, le vrai berger. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis (Jn 10,11). Il nous a indiqué ainsi que sa venue sur la terre comme pasteur des nations serait un bienfait pour nous. Aussi, lui qui est le maître, cherche-t-il des collaborateurs, des assistants pour le monde entier, lorsqu'il dit (dans le psaume): Acclamez le Seigneur, terre entière (Ps 99,1).

Au moment de retourner au ciel, il confie donc à Pierre le soin de paître ses brebis à sa place. Pierre, m'aimes-tu? dit-il, Sois le Pasteur de mes brebis. Et pour que Pierre ne commence pas par contraindre de façon autoritaire les plus petits du troupeau, mais les porte avec douceur, il répète sa question: Pierre, m'aimes-tu? Sois le Pasteur de mes agneaux. Il confie à Pierre les brebis avec leurs petits, parce qu'il est le Pasteur qui prévoit déjà la future fécondité de son troupeau.

Pierre m'aimes-tu? Sois le Pasteur de mes agneaux (Jn 21,15-17). C'est à ces agneaux que saint Paul, collègue de Pierre le Pasteur, offrait le lait d'une nourriture spirituelle. Le saint roi David l'avait compris, et il s'écrie, comme s'il était lui-même une brebis: Le Seigneur est mon berger: je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre (Ps 22,1-2).

Le verset suivant de notre psaume annonce aux croyants qui reviennent aux pâturages de la paix évangélique la joie qui succède aux gémissements causés par les guerres, à une triste vie ensanglantée, à la servitude. Car l'homme était esclave du péché, captif de la mort, enchaîné par ses crimes. Quand n'est-il pas désespéré par ses vices?

Et c'est pourquoi l'homme poussait de profonds soupirs, quand il devait supporter continuellement des maîtres aussi cruels. Le roi prophète, nous voyant libérés de ces calamités et ramenés au culte du Créateur, à la grâce du Père, à la liberté au service d'un bon maître, s'exclame à juste titre: Servez le Seigneur dans l'allégresse, venez à lui avec des chants de joie (Ps 99,2). Car ceux que leur culpabilité avait rejetés, ceux que leur mauvaise conscience avait chassés, voici que la grâce les ramène, l'innocence les réconcilie. Nous sommes à lui, nous, son peuple et son troupeau (Ps.99,3). On nous a montré, en langage de parabole, que le Pasteur est venu du ciel et qu'il ramènerait aux pâturages vivifiants, dans une allégresse céleste, les brebis errantes et empoisonnées par des nourritures mortelles.
Venez dans sa maison lui rendre grâce, dans sa demeure chanter ses louanges (Ps 99,4). Seule la proclamation de sa louange nous fait entrer dans sa demeure par la porte de la foi. <> Rendez-lui grâce et bénissez son nom (Ps 99,4). Ce nom par lequel nous avons été sauvés, ce nom qui fait fléchir le genou à toute créature au ciel, sur terre, aux enfers, et par lequel la création chérit infiniment Dieu, son Seigneur. Oui, le Seigneur est doux, éternel est son amour (cf. Ps 99,5) Il est vraiment doux en raison de sa miséricorde, c'est par elle seule qu'il a daigné retirer la sentence amère qui condamnait le monde entier. Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1,29).

Prière

Dieu éternel et tout-puissant, guide-nous jusqu'au bonheur du ciel ; que le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse, là où son Pasteur est entré victorieux. Lui qui règne.

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