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Ayez mémoire et souvenance, très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que je suis votre enfant... que vous êtes très-puissante et que je suis un pauvre petit être vil et faible. Je vous supplie, ma très-douce Mère de me gouverner et de me défendre dans toutes mes voies et dans toutes mes actions.
Ne me dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez, car votre bien-aimé Fils vous a donné tout puissance! Ne me dites pas que vous ne devez : car vous êtes la commune Mère de tous les pauvres humains, et singulièrement la mienne.
Si vous ne pouviez, je vous excuserais, disant: il est vrai qu'elle est ma Mère et me chérit comme son fils, mais la pauvrette manque d'avoir et de pourvoir!
Si vous n'étiez ma Mère, avec raison je patienterais, disant: Elle est bien riche pour m'assister; mais, hélas! n'étant pas ma Mère, elle ne m'aime pas.
Puis donc, ô très-douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que vous êtes puissante, comment vous excuserai-je si vous ne me soulagez et ne me prêtez votre secours et votre assistance?
Vous voyez, ma Mère, que vous êtes contrainte d'acquiescer à toutes mes demandes. Pour l'honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant, sans avoir égard à mes misères et à mes péchés. Délivrez-mon âme et mon corps de tout mal, et me donnez toutes vos vertus... surtout l'humilité!
Enfin, faites-moi présent de tous les dons, biens et grâces qui plaisent à la sainte Trinité, Père Fils et Saint-Esprit.
Ainsi soit-il.